L’arrachage de la Jussie : primordiale pour maintenir la faune.

La branche “Végétation” du groupe Sabatier intervient dans l'arrachage de la jussie à Voiron, en Isère : un département particulièrement touché par le développement de cette plante nocive, dû au réchauffement climatique.

Considérée comme une Espèce Végétale Exotique Envahissante (EVEE), son tapis végétal dense empêche l'entrée d’oxygène et de lumière dans l'eau, privant ainsi la faune, notamment les poissons, d’en bénéficier. Depuis 2007, elle fait l'objet d’un arrêté ministériel interdisant sa commercialisation.

 


Arrêté ministériel du 2 mai 2007
 

La jussie, qu’est ce que c’est ?

 
C’est une plante aquatique originaire d’Amérique du sud évoluant en eau douce. Elle est capable de recouvrir la totalité des surfaces d’eau stagnante ou à faible courant comme les mares, marais ou canaux.

Formée de tiges allongées et recouvertes de feuilles flottantes épaisses, elle est reconnaissable grâce à ses fleurs jaunes. Elle peut mesurer près d’un mètre de haut et atteint généralement son apogée entre mai et octobre, et ses racines peuvent s’enfoncer jusqu’à trois mètres dans le sol.

C'est une plante qui peut également s'étendre hors de l’eau, envahissant ainsi les rives. Rien n'arrête cette prolifération car elle ne possède aucun prédateur ou parasite qui pourrait limiter sa croissance.

La jussie, afin de se développer, à un fort besoin en place et en oxygène, ce qui impact directement la faune et la flore, comme les poissons et autres végétaux, qui en sont privés.
Elle figure parmi les plantes les plus dangereuses et agressives pour la biodiversité.

Anecdote : D'après le site naturnet, la jussie aurait d'abord été importée à Montpellier au jardin des plantes en tant que plante décorative. Acclimatée ensuite dans le sud de la France, elle aurait commencé son invasion dans les rives du Lez dans l’Hérault. La jussie était également utilisée dans les aquariums pour les décorer.


 


La jussie en floraison

Pourquoi arracher la jussie ?

La jussie est une plante qui prolifère très rapidement. Elle a la capacité de doubler de taille en seulement deux semaines car elle se gorge d’eau et envahit, par la suite, tout l’espace qu’elle peut trouver.

L’arrachage doit s’effectuer durant la période estivale, entre mai et octobre, où elle atteint sa croissance maximale.
L'enlèvement de la jussie est très compliqué car il faut retirer absolument toute la racine pour éviter qu'elle envahisse l'espace davantage. Cela demande donc un travail de longue haleine.

L’arracher limite les nombreuses conséquences liées à son envahissement dans les coins d’eau, tel que :

• la dégradation de la qualité de l’eau
• la possibilité de stagnation de l’eau due à la modification des écoulements
• la perte de la faune et la flore causée par le manque d’espace et d’oxygène
• la formation d'embâcles (dépôts de branches, feuilles, déchets…)
• la gêne des activités de pêche, de circulation de bateaux, de chasse
• l'envahissement des terrains agricoles qui deviennent inexploitables
• la perte de pâturages destinés aux animaux

Il était primordial de stopper la prolifération de la jussie afin de préserver un écosystème stable dans les cours d’eau d’Isère.
 

Comment agir face à la jussie ?

Afin de lutter contre la jussie, la seule solution est de l’arracher, un travail minutieux et demandant, le plus souvent, un entretien annuel. L'arrachage peut être manuel et/ou mécanique.

C'est maintenant que notre équipe de végétation entre en jeu !

Le département de l'Isère, de plus en plus touché par cette plante invasive, a fait appel à nos services. La mission était d'arracher toute la jussie présente dans un cours d'eau à Voiron. Une opération assez délicate due au manque d'eau qui a complexifié notre accès au lac .


Pendant deux mois, nos trois agents de végétation ont pu effectuer l'enlèvement de la jussie en trois étapes :

• La première étape a été d'arracher la plante et plus particulièrement les racines à l'aide d'une pelle flottante. Une machine indispensable dans cette situation car elle permet un accès simplifié aux cours d’eau sans risque d’embourbement ou de submersion.

 
 


Pelle flottante Conver utilisée pour arracher la jussie
 
 

• La deuxième étape de ce processus a été de ramasser et d’évacuer la plante arrachée hors de l’eau à l’aide d’un barge ( bateau à fond plat équipé d’un moteur). Une fois évacuée, la jussie se dessèche et diminue considérablement de volume. Il est très important de ne laisser aucun fragment de plante car ils contiennent des racines qui vont ensuite reformer un nouvel herbier.

 


Barge contenant la jussie arrachée

 

• Intervient ensuite la dernière étape qui permet d'éviter toute nouvelle repousse de la plante hors de l’eau. Cela consiste à effectuer un encapsulage de la jussie. Cette opération permet de confiner les déchets ramassés dans une alvéole puis les enfouir sous terre. C'est une solution permettant d'éliminer les grosses quantités de déchets verts non valorisables. L'encapsulage évite donc une nouvelle propagation de la jussie dans l'eau.

 
Notre intervention a permis d’enlever la jussie sur une surface de près de 3 hectares : une vraie bouffée d’air pour ce lac !
 

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